Mois Européen de la Photographie à Sofia

4 expositions curated by Yann Perol 
dans le cadre du mois européen de la photo à Sofia - 2ème édition expérimentale

1 Solo Show Gio Black Peter
L'artiste et ses doubles 
@ Académie des Beaux-Arts de Sofia
AS ABOVE SO BELOW FLYING HIGH FOREVER, photography, 2013, courtesy de l'artiste

Gio Black Peter est né en 1979 (Giovanni Paolo Andrade Guevarra) au Guatemala, pays qu’il quitte en 1984 pour immigrer clandestinement aux Etats-Unis. Il se fait d’abord remarquer comme acteur au cinéma (Eban and Charley, 2000) mais s’engage dans un même temps dans une pratique artistique pluridisciplinaire : à la fois peintre et dessinateur,  il est aussi chanteur  et performeur et collabore régulièrement avec Brian Kenny et Slava Mogutin dans des projets d’installation. Il travaille également avec le réalisateur de film porno gay Bruce LaBruce et apparait comme acteur dans le film intitulée Otto ; or up with dead people en 2008.  Gio Black Peter  réalisera  avec Bruce LaBruce un vidéoclip pour une de ses chansons intitulée Revolving Door, New Fuck New York 2011 et pose régulièrement dans les photographies du réalisateur canadien.

Dédoublement et masques mais aussi autoportrait intimiste ou encore journal intime de la vie de l’artiste à New York et de ses rencontres sont au cœur du travail de Gio Black Peter en une esthétique décalée et subversive.  L’univers trash et hypersexué de Giovanni  à travers ses vidéos, ses chansons et ses dessins ou peintures contient également une part de fantastique et de drôlerie où l’absurdité et le décalage dominent. Gio Black Peter incarne divers fantasmes qui peuvent aller du gore à l’humour, ainsi il peut se recréer en de multiples personnages qui sont tous une des facettes de l’artistes. L’œuvre de Gio Black Peter prend donc ancrage dans le réel pour le détourner et le parodier en élaborant ainsi une satire de la politique et du monde actuel. Il met en scène sa propre vie avec un goût prononcé pour l’irrévérence et la transgression. Son histoire, ses origines, son contexte de vie à New York et l’énergie qui s’en dégage, sa sexualité, ses amis, sa conscience aiguë de l’homo-érotisme sont les éléments récurrents de son œuvre et crée pourtant un ensemble d’une extrême cohérence. Par le biais de ses lectures, performances, concerts, vidéos, dessins… se dégage une pensée critique contre les conventions et stéréotypes. Gio Black Peter reprend les codes de l’entertainment pour contrecarrer les figures dominantes de la politique, de la religion et de la société en général en élaborant ainsi une sorte de satire, un univers singulier qui s’oppose aux normes.  Outre la violence, l’artiste sait également jouer avec le désir ou plutôt la figure désirée qu’il incarne et met en scène. Gio Black Peter peut tour à tour nous faire basculer de l’humour à l’érotisme  mais aussi vers l’abjection. C’est bien de l’énergie qui émane du travail de GBP qu’il faut parler pour comprendre les désirs et pensées qui animent l’artiste et qui lui permettent de façonner cette œuvre étrange, violente et drôle à la fois.  Se dessine le  portrait d’une génération artistique que beaucoup considère comme perdue ou désabusée, et Gio Black Peter de nous prouver le contraire avec la grâce et la violence d’un félin. YP

2 Confession d'un masque
(d'après le titre de Yukio Mishima)
Group Show avec :

Gio Black Peter 
Niz Denox

François-Thibaut Pencenat

Alain K

Thierry Mouillé

Adrien Pezennec

Andres Donadio

Didier Tallagrand

Stephanie Toussaint

Florent Routoulp

Marie Queau

Remi Boinot

Nagi Gianni

Lick my legs

@ Académie des Beaux-Arts de Sofia

3 Solo Show David Evrard
SPEED BREAD AND PUPPET
@Fabrica 126 / SOFIA


David Évrard, Lady, 2010. Photographie. Dimensions variables. 
Production Le Confort Moderne, Poitiers.


David Evrard (Liège, 1970) est artiste, éditeur et écrivain. Il vit et travaille à Bruxelles. David Evrard élabore une œuvre globale en utilisant autant de médiums qu’il en existe, télescopant en un jeu de collage divers éléments hétéroclites sous forme d’images, d’installations ou de textes. Cet ensemble crée un univers en perpétuel renouvellement dans lequel certaines formes ou images sont récurrentes. L’artiste s’approprie des objets appartenant à des champs extrêmement variés aussi bien de par leur symbolique que par leur signification première. Ces éléments prélevés ou ces images créées au gré de projets, lectures, résidences, rencontres... s’entrechoquent et se parasitent en une sorte d’expérimentation et d’improvisation, utilisant accidents, variations ou altérations. Protocole mouvant, à la fois programmé et intuitif qui permet à l’artiste de jouer avec les images et les histoires. Le réel est mis à l’épreuve et l’art aussi est bousculé en permanence car David Evrard met à plat toute forme de hiérarchie dans ses créations : chaque possibilité d’image est égale, qu’il s’agisse d’un poster ou d’une aquarelle, d’un amoncellement d’images punaisées au mur ou encore d’un simple bout de tôle récupéré par l'artiste. David Evrard met en place des collaborations qui créent un brouillage dans son travail ; cette méthode de travail collective est au cœur de la pensée même de son œuvre et en est en quelque sorte une extension. Ce sont bien les stéréotypes, les catégories et autres définitions artistiques, sociales ou culturelles que David Evrard attaque et réduit en poussière,  qu'il tourne en dérision non sans gravité, qu'il fait basculer dans l’absurde avec humour.  YP.

4 Group Show PASSAGE
@ FABRICA 126 / Sofia
avec : 
 Grégoire Bergeret
Frederic Lecomte
François-Thibaut Pencenat
Thierry Mouillé
Adrien Pezennec
Andres Donadio
Marie Queau
Alain K
Melissa Steckbauer

Exposition sur le theme du passage de l'objet a l'image, de la sculpture a la photographie ou l'inverse, mettant en évidence la diversité des techniques et des esthétiques ainsi que du rapport qu'entretiennent les artistes au mot et au geste. Il s'agit également d'identifier la singularité et la profusion des propositions artistiques utilisant toutes les possibilités de l'images captée. Jeux de langage, collages, détournement, découpage et documentarisme sont au coeur de cette exposition ancrant résolument ces pratiques dans le champ de la photographie plasticienne. yp.